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Incendie d’une église à Saint-Omer : le suspect, récidiviste, mis en examen

Déjà condamné pour avoir visé des églises, le suspect de l’incendie qui a partiellement détruit l’église de l’Immaculée-Conception de Saint-Omer (Pas-de-Calais), lundi matin, a été mis en examen et écroué mercredi 4 septembre. Cet homme né en 1985, sans profession et sans domicile fixe, était tout juste sorti de prison, le 27 août, selon le procureur de la République de Boulogne-Sur-Mer, Guirec Le Bras.
Mercredi, il a été mis en examen pour « destruction de bien par un moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion en récidive légale et tentative de vol avec effraction en récidive ». Une qualification criminelle, qui fait encourir quinze ans de réclusion, trente en cas de récidive, souligne le procureur.
Interpellé lundi, le trentenaire a été placé en détention provisoire. Il a reconnu « s’être introduit par escalade dans l’église pour la cambrioler » et a expliqué « qu’avant de quitter les lieux, il avait décidé d’y mettre le feu », détaille le procureur dans un communiqué.
Le casier judiciaire de l’homme, qui résidait dans un foyer au moment des faits, porte vingt-six condamnations, dont deux pour destruction de biens par un moyen dangereux et une pour dégradation ou détérioration d’un lieu de culte, consécutive à l’incendie volontaire de quatre églises du Boulonnais, en 2021. Ses autres condamnations portaient sur des vols par effraction, par ruse ou avec dégradation, liste le parquet.
En raison de ses antécédents pénaux, « des expertises psychiatriques et psychologiques devront avoir lieu (…) afin de comprendre ses motivations exactes (…) au regard de leur récidive notamment vis-à-vis de lieux de culte », souligne le procureur.
Lors de son procès pour l’incendie des quatre églises du Pas-de-Calais en janvier 2022, l’homme avait expliqué avoir agi « à cause de [son] passé » : abandonné par ses parents et confié à une famille d’accueil, il avait raconté avoir été « violé » par son père adoptif « de 5 ans à 6 ans et demi ». « A chaque fois que j’écoute la télé et tout ça, les curés sont des pointeurs [pédophiles]. Voilà pourquoi je m’en prends aux églises », avait-il déclaré. Selon le psychiatre qui l’avait alors examiné, le prévenu présentait une « réelle souffrance psychique » et « cherchait à être en prison car il s’y sent plus en sécurité qu’à l’extérieur ». Selon le procureur Guirec Le Bras, le mis en cause n’a pas reproduit de déclarations de cette nature après son interpellation pour l’église de Saint-Omer.
L’église, située dans un faubourg de Saint-Omer, a été dévastée par l’incendie qui s’est déclaré lundi aux environs de 4 h 30. Cette église néogothique, inaugurée en 1859, avait été restaurée entre 2014 et 2018.
Le feu a détruit le clocher, qui s’est effondré, ainsi que la quasi-totalité des toitures et l’orgue Merklin du XIXe siècle qui se trouvait à l’intérieur. L’évêque d’Arras, Olivier Leborgne, s’est rendu mercredi matin sur son parvis pour un « temps de prière et de silence », en présence de quelque 300 personnes.
« Un édifice religieux est un lieu qui relie : il relie les hommes entre eux en les unissant à Dieu », a déclaré l’évêque, selon un verbatim transmis à l’Agence France-Presse. « L’émotion dans le quartier du Haut-Pont est importante », a souligné un représentant du diocèse. Une cagnotte lancée par la Fondation du patrimoine pour participer à la reconstruction de l’édifice avait recueilli, mercredi en fin de journée, environ 16 000 euros sur les 200 000 fixés comme objectif.
L’incendie de cette église a suscité une vive émotion sur les réseaux sociaux. Le patron de X et Tesla, Elon Musk, a lui-même relayé lundi sur le réseau social un message complotiste accompagné d’une vidéo du clocher en feu, s’interrogeant sur le caractère criminel du sinistre. Toujours sur X, le maire de Saint-Omer, François Decoster, lui a envoyé en retour le lien vers la cagnotte.
Le Monde avec AFP
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